Décembre 2014

Deux études européennes sur la PrEP rapportent une efficacité élevée

Deux études européennes sur la prophylaxie préexposition ont arrêté la partie randomisée de leurs essais après que des analyses intérimaires aient montré dans les deux cas, que l’efficacité de la PrEP était si élevée qu’il serait contraire à l’éthique de ne pas l’offrir aux participants qui ne la prenaient pas. Les études PROUD et IPERGAY continueront, mais tous les participants allaient désormais prendre du Truvada (ténofovir/emtricitabine) en prévention contre le VIH.

Les données complètes sont attendues pour la conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes (CROI) en février, mais on s’attend à ce que les essais montrent le plus haut niveau d’efficacité jamais observé dans les études sur la PrEP.

L’étude PROUD au Royaume-Uni a offert à 545 hommes gays courant un risque élevé de VIH un programme de soutien pour des rapports sexuels à moindre risques et a offert immédiatement à la moitié des hommes une pilule quotidienne de Truvada en PrEP, alors que l’offre de PrEP a été retardée d’un an pour l’autre moitié. L’objectif principal de l’étude était de voir si le comportement des participants les exposant à des risques de VIH changeait s’ils savaient qu’ils étaient sous PrEP.  Lorsqu’une analyse intérimaire effectuée par le comité d’éthique indépendant a montré nettement moins d’infections au VIH chez les personnes sous PrEP, la décision a été prise de terminer la phase randomisée de l’étude le 16 octobre.

Pendant ce temps, en France et au Canada, l’étude IPERGAY testait un nouveau traitement intermittent de PrEP chez 400 hommes gays. S’ils s’attendaient à avoir des rapports sexuels, les participants prenaient une dose double de PrEP la veille, et deux doses dans les deux jours suivant les rapports. Ils ont été randomisés pour soit recevoir du Truvada, soit un placebo.

Influencé en partie par l’annonce des résultats de l’étude PROUD, le comité d’éthique indépendant d’IPERGAY a également effectué une analyse intérimaires et a découvert que l’efficacité du traitement étudié était si élevé qu’il serait contraire à l’éthique de laisser les participants à l’étude sous placebo. Par conséquent, il a été annoncé le 29 octobre qu’on offrirait le Truvada à tous les participants

Commentaire: Il est important de ne pas anticiper les résultats définitifs de ces études, qui seront présentés à CROI en février, quant à l’efficacité mais il est déjà clair qu’il s’agit d’un développement important dans la recherche sur la PrEP. Les études précédentes, tout en montrant une efficacité importante parmi les personnes qui prenaient effectivement leur PrEP, avaient également signalé une adhérence faible, ce qui avait des conséquences sur l’efficacité globale. Ces deux études semblent être les premières à démontrer une efficacité générale élevée, au moins chez les hommes gays, et par conséquent l’adhérence a du être également élevée chez la plupart des participants. Ceci suggère encore plus qu’avant que la PrEP pourrait être une mesure de prévention pratique et efficace pour les personnes très exposées aux risques de VIH qui sont suffisamment motivées pour la prendre.

Ces nouvelles ont incité un groupe d’associations de prévention au Royaume-Uni à publier une déclaration de la communauté qui peut être signée pour demander un accès plus rapide à la PrEP. Voir: http://www.prepaccess.org.uk/ pour la signer.

Progrès dans le domaine des vaccins contre le VIH: De nouveaux essais sur l’homme d’ici à 2016?

Une étude dans laquelle des volontaires en Afrique du Sud on reçu RV144, le seul vaccin qui jusqu’ici a montré de l’efficacité dans la prévention du VIH, a constaté une réponse immunitaire plus importante chez les volontaires d’Afrique du Sud, par rapport aux volontaires de l’étude initiale en Thaïlande. Une nouvelle étude, HVTN100, qui commencera en janvier, donnera à d’autres sud-africains une version de RV144 spécifiquement adaptée aux sous-types de VIH les plus communs en Afrique du Sud plutôt qu’en Thaïlande. Si, en conséquence, la réponse immunitaire est plus forte, une grande étude d’efficacité est prévue pour 2016.

Une étude de la réponse immunitaire des participants à l’étude thaïlandaise qui avaient reçu une dose de rappel de RV144 huit ans après le vaccin initial a montré que la réponse des anticorps générés pouvait uniquement neutraliser (c’est à dire empêcher d’infecter les cellules) les souches de VIH qui n’avaient pas développé de résistance aux attaques du système immunitaire humain. Cependant, il y avait des signes prometteurs comme quoi les rappels poussaient le système immunitaire de certaines personnes à développer des anticorps neutralisant à large spectre, qui peuvent désactiver la plupart des souches de VIH.

Une autre étude sur l’homme, qui commencera peut-être en 2016, sera une étude plus petite, où le vaccin administré enveloppe les antigènes du VIH (les protéines de signalisation) dans l’enveloppe d’un autre virus, le CMV (cytomégalovirus). Ce vaccin fonctionne non pas en empêchant l’infection au VIH mais en contenant les infections de façon à ce qu’elles deviennent inoffensives et, dans la plupart des cas, qu’elles disparaissent entièrement de l’organisme. Parmi un groupe de singes auxquels on avait passé le virus et qui avaient ensuite été infectés par la version simienne du VIH (VIS), 60% sont désormais libres d’infection trois ans plus tard. Cette année, des expériences examineront si le vaccin, lorsqu’il est administré aux singes déjà infectés au VIS, fonctionnera comme un médicament et leur permettra de rester en bonne santé sans traitement antirétroviral. Si c’est le cas, des essais sur l’homme pourraient commencer en 2016.

Commentaire: La progression lente du développement d’un vaccin contre le VIH conduit parfois à douter qu’on arrivera à en développer un. Ces progrès sont lents parce que le VIH, en tant que virus qui a si intelligemment détourné la réponse immunitaire normale contre les virus pour se reproduire, est un ennemi beaucoup plus subtil que les virus impitoyables mais relativement simples comme l’Ébola. Le développement d’un vaccin contre le VIH implique des découvertes scientifiques fondamentalement inédites et est comparable dans sa complexité à un grand projet spatial. Malgré tout, les dernières recherches continuent de progresser, à la fois en améliorant les approches établies telles que RV144 et grâce aux découvertes imprévisibles tel que le vaccin contre le CMV.

L'ONUSIDA: nous pouvons mettre fin au VIH, mais uniquement si nous traitons pratiquement tout le monde.

Le programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA, l’ONUSIDA, a publié un plan accéléré très ambitieux pour pratiquement mettre fin à l’épidémie du VIH d’ici à 2030. Cette stratégie, tout d’abord annoncée cet été, exige que 90% de la population séropositive du monde soit dépistée, que 90% des personnes dépistées (81% en tout) soient mises sous traitement, et que 90% des personnes sous traitement (72,9%) atteignent une charge virale indétectable. L’ONUSIDA a déclaré que sans un programme de cette ambition, le nombre de personnes séropositives dans le monde continuera de s’accroitre inexorablement, simplement parce que plus d’individus vivent déjà avec le virus. C’est uniquement lorsque le traitement aura atteint un niveau de saturation presque total que l’effet d’une charge virale refoulée, rendant par conséquent les individus non contagieux, aura un impact significatif sur la santé publique, soutient l’ONUSIDA.

L’ONUSIDA démontre que ces objectifs apparemment ambitieux sont réalisables. Quelques pays, riches et pauvres, sont déjà près de ce niveau, allant du Rwanda, où l’incidence du VIH (le taux de nouvelles infections) a chuté à une fraction de son taux précédent, à l’Australie et au Royaume-Uni, où 62% des personnes séropositives sont actuellement sous traitement et ont une charge virale inférieure à 50copies/ml, selon deux rapports différents; 68% des hommes gays au Royaume-Uni ont une charge virale contrôlée, un chiffre qui se rapproche de la cible de l’ONUSIDA.

Comme le montre un rapport récent de Public Health England (PHE), le facteur qui empêche la réalisation de l’objectif de l’ONUSIDA est le fait que les personnes courant des risques d’infection au VIH ne font pas le test de dépistage, ou pas suffisamment de tests réguliers et fréquents. Le gros problème au Royaume-Uni se trouve parmi les hétérosexuels dans les populations à forte prévalence, surtout les personnes noires africaines, qui se font dépistées moins souvent et apprennent leur diagnostic plus tard que les hommes gays, les travailleurs du sexe, les consommateurs de drogues injectables et les autres groupes à risque. PHE remarque que c’est surtout parce que les hétérosexuels sont moins susceptibles de se rendre dans les cliniques spécialisées de santé sexuelle, qui sont celles qui font le plus souvent le test de dépistage du VIH: en fait, ils reconnaissent qu’il n’y a aucun moyen d’établir combien de tests de dépistage les médecins de soins primaires, que les hétérosexuels sont plus susceptibles de consulter, conduisent et à quelle fréquence.

Commentaire: Ce document de campagne a remplacé l’aperçu à grande échelle de l’épidémie globale traditionnellement publié par l’ONUSIDA lors de la journée mondiale du SIDA. Il fait valoir de manière convaincante que les objectifs apparemment quasi impossibles aux premiers regards peuvent en fait être atteints dans de nombreuses régions. Cependant, il admet également que seul 60% de l’impact nécessaire viendra de la généralisation du traitement et de la suppression virale: le reste devra venir de l’amélioration des mesures de prévention. Il admet également que dans certaines parties du monde, telles que la Russie et l’Europe de l’est, il y a très peu de chances d’atteindre ces objectifs, généralement parce ceux qui ont le plus besoin du traitement sont les plus discriminés par le système de la santé.

Qu'est ce qui pourrait empêcher que le traitement de marcher en prévention?

Comme indiqué dans le rapport précédent, offrir à autant de personnes séropositives que possible l’accès au traitement pourrait contribuer à la chute la plus importante du taux d’infection au VIH dans le monde entier.

Si ceci parait être déjà le cas dans certains endroits et chez certaines populations, dans d’autres, le taux d’incidence du VIH est stable ou en augmentation, comme parmi les hommes gays en Europe occidentale, les hétérosexuels en Europe de l’est et les afro-américains aux Etats-Unis.

Dans d’autres régions, il y a des signes de succès. Dans une région rurale de l’Afrique du Sud, l’incidence du VIH, le taux d’infection, a chuté en accord avec l’introduction du traitement anti-VIH. L’augmentation par 40% de la proportion de personnes séropositives sous traitement antirétroviral a entrainé une chute de l’incidence du VIH par presque le même chiffre, même lorsque seules les personnes dont le taux de cellules CD4 est inférieur à 350 cellules/mm3 sont traitées. Une étude est actuellement en cours pour voir si l’administration du traitement à toutes les personnes dépistées dans une région adjacente fera diminuer l’incidence encore plus.

Une des raisons pour laquelle le traitement ne refoule pas la propagation du VIH est que, dans les populations à forte incidence où la plupart des personnes dépistées sont sous traitement, la plupart des transmissions viennent des personnes qui ne sont pas dépistées et qui sont par conséquent plus susceptibles d’avoir été infectées récemment. Beaucoup auront une charge virale élevée et seront très contagieuses. Un modèle a montré que dans une population où plus de 50% des infections viennent des personnes qui ont elles-mêmes récemment acquis le VIH, la proportion des personnes séropositives qui ont une charge virale indétectable pourrait devoir s’élever à 70% avant qu’on ne puisse observer une réduction de l’incidence.

Une autre raison est tout simplement que les personnes ne font pas le test de dépistage assez souvent, ou qu’elles ne le font pas du tout. Au Royaume-Uni, seuls 40% des hommes gays font le test de dépistage une fois par an ou plus: si 90% faisaient le test tous les ans, le nombre d’infections pourrait chuter, montre le modèle, de 4000 cas par an à 1000.

Plusieurs grandes études contrôlées et randomisées sont en cours dans le sud de l’Afrique et en Afrique orientale, impliquant plus de deux millions de personnes, pour voir si l’administration du traitement anti-VIH à toutes les personnes dont le VIH a été dépisté fera chuter l’incidence du VIH dans la communauté.

Commentaire: Comme détaillé dans le rapport complet du symposium sur la recherche dans le domaine de la prévention du VIH, les intervenants ont également examiné d’autres facteurs, telles que la pharmacorésistance du VIH et la stigmatisation contre le VIH qui rend difficile pour les personnes séropositives de parler de leur statut. Les grands essais africains sont des tests sur ce qui se passerait vraiment si un programme intensifié de traitement et de prévention du VIH, tel que le recommande l’ONUSIDA, était mis en place. Ces gros essais rendront compte de leurs résultats entre 2017 et 2019.

L'Europe perd du terrain dans sa riposte au VIH

Les délégués d’une réunion organisée par l’European AIDS Clinical Society (la société clinique européenne sur le SIDA), précédant une réunion européenne ministérielle, ont dit que l’échelle et le ciblage de la prévention, du dépistage et du traitement sont insuffisants pour faire face à l’augmentation générale des diagnostics et de la prévalence du VIH dans certaines populations.

Les diagnostics ont augmenté de 80% depuis 2004 dans la région européenne déterminée par l’Organisation Mondiale de la santé (OMS) (qui comprend l’Union Européenne plus la Russie, l’Asie centrale et autres pays n’appartenant pas à l’union européenne) et en Europe de l’est, essentiellement l’ancienne union soviétique, le taux par 100 000 habitants a plus que doublé depuis cette année. Les nouveaux diagnostics sont désormais principalement parmi les hétérosexuels, indiquant une propagation du VIH dans la population générale. Pendant ce temps, en Europe de l’ouest, c’est parmi les hommes gays que les diagnostics du VIH continuent d’augmenter, avec une augmentation de 33% dans les pays de l’union européenne depuis 2004.

Alors que dans les pays européens les mieux servis, entre 50 et 62% de toutes les personnes séropositives sont sous traitement, en Europe de l’est, le taux est uniquement de 20 à 25%, bien que certains pays telle que la Roumanie ait atteint un taux comparable à l’Occident.

Le centre européen pour le contrôle et la prévention des maladies (ECDC) a publié un rapport à la fin du mois de novembre. Il indique que “malgré les efforts importants dédiés à la prévention et au contrôle du VIH, le taux des nouveaux diagnostics n’a pas diminué dans l’Union européenne/EEE et a augmenté considérablement au cours de la dernière décennie dans la région européenne”. Mark Sprenger de l’ECDC a déclaré pendant la réunion qu’un leadership politique ferme et un financement à grande échelle étaient nécessaires. La prévention devait cibler les populations les plus touchées, qui devraient être offertes des programmes de réduction des risques au lieu d’être criminalisées. L’Europe doit également avoir des stratégies de dépistage moins médicalisées et plus basées dans la communauté, et le traitement en Europe de l’est doit être étendu, et offerts aux migrants sans papier sur l’ensemble de l’Europe,

Commentaire:  L’Europe, en tant que région, souffre à cause de la grande disparité entre les épidémies de l’ouest et de l’est, mais ceci n’a pas été aidé par un leadership faible et l’absence de coordination entre les politiciens, surtout lorsqu’il s’agit de concevoir des programmes de prévention qui transcendent les frontières poreuses de l’Union européenne, et en Europe de l’est, luttent contre les attitudes ancrées en faveur de la criminalisation et l’abstinence comme moyens de lutte contre le VIH.

Un médicament injectable utilisé en PrEP marcherait peut-être mieux chez les hommes que chez les femmes

Une formulation injectable de longue durée de rilpivirine, un médicament anti-VIH (Edurant, se trouve aussi dans l’Eviplera/Complera) pourrait être efficace en prophylaxie pré-exposition, ont été avisés les délégués du congrès sur la recherche dans le domaine de la prévention du VIH (HIV R4P) au Cap, en Afrique du Sud. Cependant, les chercheurs ont constaté de manière inattendue, que la molécule atteignait des concentrations plus élevées dans les tissus rectaux que dans les tissus vaginaux.

Des échantillons de tissus rectaux, prélevés chez les personnes à qui on avait administré l’injection, étaient résistants à l’infection plus de deux mois après avoir reçus une seule injection. Ceci indique qu’une injection mensuelle pourrait protéger contre la transmission du VIH par relation sexuelle anale. Cependant, ce n’était pas le cas pour les tissus vaginaux ou les tissus du col de l’utérus, qui n’étaient pas du tout protégés contre l’infection. C’est surprenant, car on se serait attendu à une certaine protection: Il est possible que la molécule ne développe de concentrations protectrices qu’après des injections répétées.

Dans une autre étude, des souris à qui on avait administré les injections n’ont été protégées que pour une semaine ou deux: la plupart ont été infectées lorsqu’elles ont été exposées au virus trois semaines après l’injection.

Les recherches sur une autre molécule formulée en injection de longue durée, le cabotégravir, ont constaté le contraire: les concentrations vaginales et celles du col de l’utérus éraient en fait plus élevées que celles du rectum. L’observation inattendue dans ce cas, est que la molécule était éliminée trois fois plus rapidement par les hommes que par les femmes.

Le taux lent d’élimination de ces molécules - chez certaines personnes un taux détectable de cabotégavir peut persister pendant 6 ou 9 mois après une seule injection - apporte un problème: comment gérer la période où une personne a toujours un peu de médicament dans son organisme, mais pas suffisamment. Si cette personne est alors exposée au VIH, non seulement pourrait-elle être infectée, mais le médicament restant offrirait des conditions idéales pour développer une pharmacorésistance. Les participants au congrès ont été avisés d’un cas ou ceci s’était produit: une femme participant à un essai mesurant l’innocuité de la rilpivirine injectable, sur des bénévoles soi-disant à faible risque, est devenue séropositive 84 jours après une seule injection et a développé une résistance à la classe des médicaments comprenant la rilpivirine.

Des essais de prévention cliniques de phase II doivent commencer en 2015.

Commentaire: Des médicaments injectables de longue durée sont déjà utilisés comme contraceptifs et antipsychotiques et on s’intéresse énormément à leurs aspects prometteurs en PrEP et en traitement, particulièrement dans les milieux où les individus ont des difficultés à adhérer au traitement tous les jours. Ces études n’excluent pas cette idée mais nous rappellent que les médicaments prometteurs ne produisent pas toujours les résultats espérés dans les essais cliniques. Même si un de ces médicaments, voire les deux, s’avère efficace et sans danger, il pourrait s’écouler entre 4 et 5 ans avant qu’ils ne deviennent disponibles d’un point de vue clinique, et le cas de pharmacorésistance montre qu’il y a des difficultés pratiques à résoudre pour assurer une utilisation sans danger.

Autres titres récents d’actualité

Une réponse positive “aux bons d’achat pour une charge indétectable” dans un essai

Une étude américaine, présentée lors du congrès récent sur la recherche dans le domaine de la prévention du VIH a observé une réponse assez positive parmi le personnel de la clinique et les participants d’un essai qui a utilisé des bons d’achat de 70 USD pour encourager les personnes séropositives à maintenir une charge virale indétectable. Cependant, l’étude a constaté qu’un peu plus de la moitié seulement des patients comprenaient correctement ce qu’était la charge virale, que ceci ne s’était pas amélioré pendant l’étude, et qu’une compréhension précise à ce sujet était associée à une plus haute probabilité de suppression virale, du moins chez les patients interrogés. Cette sous étude qualitative, qui a examiné les attitudes envers les bons d’achat, ne peut pas prédire si le programme a fait augmenté la proportion de personnes ayant une charge virale indétectable dans tout le groupe. Les résultats complets seront publiés l’année prochaine.

Le VIH au Royaume-Uni: 76% des séropositifs dépistés, 90% sous traitement, 90% indétectables

Le rapport épidémiologique annuel du Royaume-Uni montre que le pays administre déjà le traitement à 90% des personnes qui se rendent dans les services cliniques et que 90% des personnes sous traitement ont une charge virale indétectable. Mais le Royaume-Uni a beaucoup de chemin à parcourir pour faire en sorte que les personnes qui ont le VIH le savent: 76% seulement des personnes séropositives ont été dépistées. Le problème est particulièrement aigu dans les communautés noires africaines. 62% seulement des hommes africains hétérosexuels et 69% des femmes hétérosexuelles noires africaines vivant avec le VIH ont été dépistés.

L’utilisation de la PrEP au Truvada augmente au Etats-Unis, particulièrement parmi les hommes

Le nombre de personnes utilisant le Truvada en prophylaxie pré-exposition au Etats-Unis augmente et une proportion croissante de ces utilisateurs sont des hommes, d’après l’analyse des données issue de la moitié environ des pharmacies américaines présentée le mois dernier pendant le congrès sur le traitement du VIH à Glasgow. La dernière analyse montre que le Truvada a été prescrit en PrEP à 1057 personnes au cours des trois premiers trimestres de 2013, avec 880 prescriptions supplémentaires pendant le dernier trimestre de 2013 et le premier trimestre de 2014. En tout, l’analyse a compté 3253 utilisateurs uniques de PrEP depuis janvier 2012.

L’Australie obtient les meilleurs résultats dans la cascade du traitement anti-VIH avec 62% de charge virale indétectable

L’Australie et les pays d’Europe du nord ont de meilleurs résultats que l’Amérique du Nord en ce qui concerne la rétention dans les soins et la suppression virale, d’après une enquête détaillée sur les “cascades de traitement” dans les pays riches, qui a été présentée pendant le congrès sur le traitement du VIH à Glasgow. La proportion des personnes séropositives ayant une charge virale indétectable a varié de 62% en Australie au chiffre très bas de 25% aux Etats-Unis. Les chiffres dans les pays d’Europe de l’ouest s’étendent de 52% en France à 59% au Danemark. Le rapport annuel du Royaume-Uni (voir ci-dessus) estime la parité avec l’Australie à 62%.

Les pratiques d’injection à moindres risques pourraient être encouragées en mettant l’accent sur le plaisir et non pas le risque

Les interventions de réduction des risques échouent souvent dans leur désir d’engager les consommateurs de drogue injectable parce qu’elles mettent trop l’accent sur l’infection et les risques a déclaré Magdalena Harris de London School of Hygiene and Tropical Medicine (l’école londonienne d’hygiène et de médecine tropicale) pendant le congrès récent de Liverpool HIT Hot Topics. Les personnes qu’elle a interrogées adoptaient fréquemment des pratiques d’injection à moindres risques, mais elles étaient davantage motivées par le désir d’avoir une injection rapide et agréable, plutôt que par la peur des virus transmissibles par le sang. “La réduction des risques doit accorder plus d’attention aux plaisirs et à la pragmatique de l’utilisation des drogues,” a t’elle dit.

Le choix de la rédaction parmi la presse

Les hommes de San Francisco abandonnent les préservatifs en faveur de la pilule de prévention de Gilead

De SF Business Insider

Les bonnes nouvelles: Une pilule de Gilead Sciences Inc. arrête l’infection au VIH parmi les personnes très exposées au risque d’infection. Les mauvaises nouvelles: Les hommes qui prennent le médicament semblent avoir davantage de rapports sexuels sans préservatif, ce qui les expose à des risques d’autres maladies sexuellement transmissibles. Parmi un sous-groupe de 90 hommes sur les 500 à qui la PrEP a été prescrite par la Fondation Kaiser Permanente, l’utilisation rapportée des préservatifs a chuté de 45%.

Les générations du VIH

De Huffington Post

“Les jeunes gays ne sont pas complaisants. La complaisance n’est pas le moteur de l’épidémie. Pour les générations post-sida, le VIH est une constante dans notre vie et il n’est jamais loin lorsque nous avons des rapports sexuels, lorsque nous sommes à la recherche de rapports sexuels ou lorsque nous y pensons. Nous avons des relations différentes avec l’épidémie par rapport à ceux qui sont venus avant. Et pour les jeunes gays d’aujourd’hui, leur monde peut paraitre différent, leurs choix concernant le sexe, les préservatifs et la PrEP peuvent paraitre différents, et leur activisme peut sembler différent, mais c’est un gros manque de compréhension sur le vécu des jeunes gays de l’appeler complaisance”.

Le VIH s’affaiblit-il vraiment au fil du temps?

De Treatment Action Group

Il y a un peu plus de neuf ans, un autre article très publié affirmait que le VIH était devenu moins virulent. Bien que ce soit un triste privilège d’être en mesure de rejeter ces scénarios optimistes, l’article se fondait sur des tests de laboratoire mesurant la capacité du VIH à se reproduire et d’autres données publiées ont soulevé des questions quant à la capacité du test à vraiment prédire les différences entre les taux de progression de la maladie. Aujourd’hui, c’est de nouveau du déjà vu parce qu’il y a une explosion d’articles très similaires dans les médias, affirmant que le VIH est en train d’évoluer vers une forme plus bénigne. Une fois de plus, l’étude qui a incité cette couverture médiatique s’appuie principalement sur la mesure en laboratoire des capacités de réplication du VIH, malgré le fait qu’une publication préalable, cette fois par plusieurs auteurs, ait rapporté que les résultats de ce test ne prédisent pas le taux de déclin des cellules CD4 au fil du temps.

La plus forte hausse mondiale de VIH et SIDA a été signalée au Moyen-Orient

De Middle East Eye

Le taux des nouvelles infections et de décès liés au SIDA augmente plus rapidement au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA) que partout ailleurs dans le monde. 230 000 personnes séropositive vivent dans les 21 pays qui constituent selon l’ONUSIDA la région MENA. La prévalence est toujours très faible à 0,1%. Mais en 2013, la région a perdu 15 000 personnes à la maladie, une augmentation de 66% par rapport à 2005, et malgré le déclin global des nouvelles infections par 38% depuis 2001, dans la région MENA, elles ont augmenté pendant la même période.

Les recommandations sur la circoncision ciblent les adolescents

Du New York Times

Les médecins devraient commencer à dire aux adolescents sexuellement actifs qui ne sont pas circoncis que s’ils font cette opération, ils peuvent réduire leurs risques d’infection au VIH ou à d’autres maladies sexuellement transmissibles, proposent les responsables fédéraux de la santé. Des conseils similaires sont encouragés pour les hommes hétérosexuels qui ne sont pas circoncis et les futurs parents qui prendront une décision sur la circoncision des nouveaux-nés s’ils ont un garçon, d’après les recommandations du Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC).