Février 2015

Un programme de prévention conduit par des hommes gays en Russie et en Hongrie relance l’usage du préservatif et pourrait avoir fait chuter la prévalence du VIH

Le succès d’un programme de prévention auprès d’hommes gays recrutés par des pairs à Saint-Pétersbourg et à Budapest démontre qu’il est possible d’impliquer des hommes gays dans des activités de prévention du VIH dans des environnements hostiles.

L’étude a débuté avec un groupe initial composé de 18 hommes gays/ayant des rapports avec des hommes (HSH), identifiés par les chercheurs comme ayant de nombreuses et diverses connexions sociales dans la population locale de HSH. Ensuite, ces hommes ont recruté d’autres participants qui, à leur tour, en ont recruté d’autres, jusqu’à ce que le nombre total de participants, répartis en 18 groupes (une moyenne de 35 hommes par groupe) s’élève à 626. Tous ces hommes ont eu une formation initiale de base sur le counselling et les méthodes de prévention, et bénéficié du dépistage du VIH et des infections sexuellement transmissibles (IST). Par ailleurs, environ 30 % d’entre eux ont également reçu une formation, via des jeux de rôles, sur la manière de parler des risques liés au VIH et de la prévention avec des amis et des connaissances.

L’âge moyen des participants était de 28 ans. 7,2 % d’entre eux vivaient avec le VIH. Lorsque les comportements à risque ont été évalués un an après l’arrêt du programme, une diminution de 20 % du nombre déclaré de rapports non protégés par des préservatifs se maintenait ; le taux de rapports sexuels non protégés avec des partenaires occasionnels avait chuté de 50 %, passant de 18 à 9 % ; et les rapports sexuels avec des partenaires multiples étaient divisés par trois, passant de 14 à 5 %.

En revanche, dans le groupe contrôle composé d’hommes ayant bénéficié du dépistage et de la formation en début d’étude mais n’ayant pas été impliqué dans le recrutement par des pairs, aucun des indicateurs de risque pour la santé sexuelle n’avait diminué.

L’étude est trop restreinte pour montrer des diminutions statistiquement significatives de l’incidence du VIH et des IST. Néanmoins, dans l’année qui a suivi l’arrêt de l’étude, les incidences du VIH et des IST au sein du groupe bénéficiant de l’intervention, étaient de 3 % et de 5 %, respectivement ;  alors que dans le groupe contrôle, elles étaient de 5 % et de 8 %, respectivement.

Commentaire : Non seulement cette étude démontre que des activités de prévention peuvent être menées dans des environnement hostiles, mais aussi que les modèles traditionnels de la prévention du VIH s’appuyant sur la « pair-éducation » peuvent encore impulser des changements positifs de comportements dans des régions où il se peut que les hommes gays n’aient jamais obtenu un soutien suffisamment fiable en matière de prévention.

Des chercheurs américains publient une estimation de l’efficacité du préservatif lors des rapports anaux

Les Centres américains de Prévention et de Contrôle des maladies (CDC) ont publié un article selon lequel un usage régulier du préservatif empêche 7/10 acquisitions du VIH lors de rapports sexuels anaux entre hommes. Globalement, le préservatif aurait une efficacité de 70,5 %, et lorsque le partenaire sexuel est séronégatif et réceptif, de 72,3 %.

Cette analyse (présentée pour la première fois à une conférence en 2013) n’aborde pas l’efficacité du préservatif utilisé dans des conditions idéales (s’il était utilisé régulièrement et correctement à 100 %, il serait probablement encore plus efficace). Mais elle détermine l’efficacité de l’usage classique du préservatif, en comparant l’incidence du VIH chez les hommes gays déclarant l’avoir utilisé dans les derniers mois, à l’incidence du VIH chez ceux déclarant ne l’avoir jamais utilisé dans les derniers mois.  

En fait, les 70,5 % correspondent à la probable efficacité moyenne révélée par deux études distinctes – VAX 004 et EXPLORE – aux États-Unis. Ces études ont été conduites il y a 14-17 ans, mais depuis, aucune autre recherche sur le préservatif n’a eu les paramètres nécessaires à une évaluation rigoureuse de son efficacité. VAX 004 portait sur l’efficacité d’un vaccin anti-HIV, et EXPLORE, sur une intervention comportementale. Chacune des deux études a été d’une grande ampleur et a collecté, tous les six mois et jusqu’à sa conclusion, des données longitudinales sur l’usage du préservatif (la plupart des recherches similaires ne peuvent établir un rapport entre l’usage du préservatif et l’incidence du VIH de manière aussi précise). EXPLORE a permis d’estimer l’efficacité du préservatif à 86 % et VAX 004, à 61 %.

Cette différence entre les deux études est intéressante (voir le commentaire ci-dessous), mais elle l’est d’autant plus que la valeur moyenne est égale à celle qui a été observée (70 %) dans la seule autre étude sur l’efficacité du préservatif lors des rapports anaux, conduite en 1989.

Les CDC mettent en lumière deux autres éléments. Premièrement, l’usage du préservatif n’a pratiquement pas eu d’impact parmi les participants déclarant l’utiliser « quelquefois » – au plus, une réduction de 25 % quand le partenaire séronégatif était réceptif. Cela ne signifie nullement que l’usage du préservatif à 100 % soit la seule stratégie efficace : une utilisation « quelquefois » n’étant pas stratifiée, il existe un point, non encore déterminé à ce jour, situé entre « 100 % » et « jamais », auquel la stratégie du préservatif intermittent devient inefficace.

Deuxièmement, seul un homme sur sept – 13 % – a été capable de toujours utiliser (100 %) le préservatif durant les trois années d’étude, ou à hauteur de 20 % lorsqu’il était le partenaire réceptif. De même, seuls 4,4 % des hommes n’ont jamais utilisé un préservatif au cours des trois années. Ainsi, le comportement le plus régulier sur le long terme a été l’usage irrégulier du préservatif.

Commentaire : Il n’existe aucune différence statistiquement significative entre les 70 % d’efficacité révélés par cette analyse et les 80 % révélés par des méta-analyses sur l’efficacité du préservatif chez les hétérosexuels ayant des rapports vaginaux. Nous devons à nouveau souligner qu’il s’agit là, non pas d’une étude sur l’efficacité maximale du préservatif qui, clairement, est plus élevée, mais d’une étude sur la limite probable, dans un « monde réel », de son efficacité, tous les individus n’étant pas forcément à l’aise pour l’utiliser. Comment expliquer la différence d’efficacité entre les deux études (les CDC contrôlent les différences entre les populations y ayant participé mais n’expliquent pas cette différence) ? EXPLORE ayant été une intervention sur les comportements, il est possible que les chercheurs aient renforcé les compétences de certains participants pour l’usage du préservatif ou, à défaut, facilité la déclaration du NON usage du préservatif en limitant la stigmatisation risquant d’y être associée. Cela signifierait que l’usage réel du préservatif ne serait pas surestimé et que, par conséquent, l’efficacité du préservatif serait encore plus importante. 

Le VIH devient plus virulent dans la durée en Europe

Fondée sur les données de près de 16 000 hommes gays de race blanche et vivant avec le VIH principalement en Europe de l’Ouest, une étude révèle que le temps écoulé entre l’acquisition du VIH et le moment où les CD4 se situent sous le seuil de 350/mm3 a diminué de moitié au cours des 25 dernières années, passant de sept ans à 3,4 ans. Cette étude montre aussi que dans cette population, la moyenne des CD4 présents immédiatement après la phase aiguë de l’infection a chuté de 200 CD4/mm3 (de 770 CD4/mm3 à 570 CD4/mm3), entre 1979 et 2002, et que durant la même période, la charge virale moyenne détectée après la phase aiguë a augmenté, passant de 11 200 copies/ml en 1980 à 31 000 copies/ml.

Ces données sont celles de CASCADE, une étude de cohorte observant des patients vivant principalement dans des pays d’Europe de l’Ouest (bien que certains vivant en Australie et au Canada y soient inclus). Les chercheurs ont restreint cette étude aux hommes gays de race blanche parce que les histoires des patients de sexe féminin et/ou d’une autre race risquaient d’être trop diverses et que les hommes gays européens séropositifs au VIH sont presque toujours infectés par le sous-type B du virus (la virulence du VIH varie d’un sous-type à l’autre).

Cette augmentation apparente de la virulence du VIH dans la durée a des implications considérables pour la politique de dépistage et les recommandations de traitement du VIH – d’une part parce que le laps de temps entre le dépistage du VIH et l’orientation des patients vers les soins, préalablement à tout traitement, est maintenant fortement réduit, et d’autre part, parce qu’il est possible que l’augmentation de cette moyenne de la charge virale signifie que les individus concernés ne prenant pas d’antirétroviraux soient plus « infectieux ». En effet, les chercheurs estiment que l’augmentation de la charge virale moyenne a pour corollaire une augmentation de 44 % de la moyenne « d’infectivité » chez les hommes gays européens non traités inclus dans CASCADE.

Ces conclusions semblent contredire celles d’une étude de moindre ampleur, mais largement commentée pour avoir révélé que la virulence du VIH semblait avoir diminué au fil du temps, dans deux localités, en Afrique du Sud et au Botswana. Mais le VIH évoluant très rapidement pour s’adapter aux circonstances, il est possible que cela ne soit pas le cas. Dans une épidémie hétérosexuelle de VIH, avec peu de personnes sous traitement antirétroviral, le VIH a besoin « de s’assurer » que les personnes infectées vivent assez longtemps pour en infecter d’autres ; alors que dans un contexte où le nombre de personnes sous traitement est plus important, le virus a tout intérêt à ce que sa transmission entre individus soit la plus rapide possible, avant que trop de personnes infectées débutent un traitement. Ces types de « pression d’évolution » pourraient déterminer la virulence du VIH dans deux directions opposées.

Commentaire : L’étude sur les pays d’Afrique australe a été publiée juste avant la Journée mondiale du sida et a été largement commentée, notamment par la BBC. Ces reportages n’ont pas pris en compte deux éléments importants. Premièrement, l’évolution virale est rapide : une modification de l’aptitude (« fitness ») virale dans un sens pourrait s’inverser en cas de modification des pressions d’évolution. Deuxièmement, ce n’est pas parce que la virulence du VIH faiblit dans une partie du monde qu’elle faiblit ailleurs : suggérer cela équivaudrait à suggérer que puisque les rhinocéros sont une espèce menacée en Afrique australe, les renards le sont en Europe. La virulence accentuée du VIH en Europe semble s’être quelque peu stabilisée depuis 2002, mais la fenêtre entre l’infection et la chute des CD4 sous le seuil de 350/mm3 chez les hommes gays continue de se réduire, mettant une fois de plus en avant la nécessité d’un dépistage fréquent dans cette population.

Chez les hommes gays, le VIH est transmis principalement par des jeunes qui ignorent leur séropositivité à des partenaires qu’ils connaissent

Une étude par modélisation prenant en compte la dernière actualisation sur l’infection à VIH au Royaume-Uni a révélé que dans deux tiers des cas, le VIH est transmis par des hommes ignorant qu’ils sont infectés par le VIH qui, dans 85 % des cas, ne prennent pas de traitement antirétroviral.

Cependant, c’est « seulement » dans environ 10 % des cas que le VIH est transmis pendant la phase aiguë de l’infection, c’est-à-dire quand la charge virale est très élevée et que les tests standard ne peuvent encore détecter d’anticorps. Ces 10 % s’expliquent par la courte durée – quelques semaines – de la phase aiguë.

Selon cette même étude, le VIH est rarement transmis lors de rapports sexuels totalement occasionnels ou anonymes. Dans 90 % des cas, le VIH est transmis entre partenaires qui se connaissent, qu’ils soient des partenaires principaux ou des « plans-sexe » réguliers. Cependant, dans la plupart des cas, le VIH a été transmis par des hommes qui avaient eu au moins deux partenaires en un an. Ces résultats suggèrent que la plupart des infections se produisent entre deux hommes dont au moins un a eu une succession de relations brèves ou, plus probablement, plusieurs partenaires sexuels réguliers, mais pendant la même période.

Bien que la plupart des hommes gays vivant avec le VIH au Royaume-Uni aient 35 ans ou plus, la modélisation a révélé que 62 % des transmissions ont pour origine des hommes n’ayant pas atteint cet âge.

“La majorité des nouvelles infections à VIH parmi les [hommes ayant des rapports avec des hommes] au Royaume-Uni ont… pour origine un petit groupe d’individus ayant une activité sexuelle importante et âgés de moins de 35 ans, vivant avec une infection à VIH non diagnostiquée  et asymptomatique », déclarent les chercheurs.

Commentaire : Ce sont les hommes gays les plus jeunes qui doivent être particulièrement encouragés à se faire dépister plus souvent, à révéler leur séropositivité ou à se faire dépister avec leurs partenaires dans les relations régulières de tout type, et à ne pasprésumer que l’absence de signes d’une séropositivité au VIH signifie la séronégativité.

Les hommes gays peuvent mieux prédire quand ils n’auront pas de rapports sexuels que quand ils en auront

Concernant la recherche sur la prévention du VIH, l’une des conclusions les plus marquantes en 2014 a été celle de l’étude française IPERGAY révélant la très bonne efficacité de la prophylaxie pré-exposition (PrEP) (voir notre dernier bulletin).

Les résultats détaillés de cette étude seront présentés à la prochaine conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes (CROI) mais nous savons déjà que c’est la première fois qu’une étude sur la PrEP démontre que celle-ci peut être efficace sans être quotidienne. Dans IPERGAY, les participants prenaient une double dose de ténofovir/emtricitabine (Truvada) 2 à 24 heures avant le moment où ils pensaient qu’ils auraient des rapports sexuels puis, s’ils avaient vraiment eu ces rapports, une dose simple du médicament, quotidiennement, les deux jours suivants. Ainsi, les participants à IPERGAY n’ont pris que 50 % des comprimés qu’ils auraient dû prendre s’ils avaient été dans une étude évaluant une PrEP quotidienne et eu un bon niveau d’observance - ce qui souligne l’économie qui pourrait être induite par la PrEP intermittente.  

Cette stratégie dépend clairement de la capacité des individus à prédire le moment où ils auront des rapports sexuels. Selon une étude conduite à New York, avec des hommes gays qui avaient des rapports sexuels principalement avec des partenaires occasionnels, tenaient des « journaux de rencontres sexuelles » et prédisaient s’ils auraient ou non des rapports le jour suivant, d’une manière générale, les rapports sexuels avaient lieu moins souvent que prévu. Lorsqu’ils pressentaient qu’ils avaient 100 % de chances d’avoir des rapports le jour suivant, seulement 58 % des participants avaient ces rapports réellement. En fait, leurs prédictions ne se sont vérifiées que pour les seuls jours où ils pressentaient n’avoir « aucune chance » d’avoir des rapports sexuels le jour suivant.

Les chercheurs suggèrent qu’une PrEP intermittente comme celle de l’étude IPERGAY pourrait être plus sûre et plus facile à utiliser si elle était liée au fait de « ne pas avoir de rapports sexuels » plutôt que « d’en avoir » : « Prenez une PrEP, sauf si vous êtes certain que vous n’aurez pas de rapports sexuels le lendemain », plutôt que « Prenez une PrEP si vous pensez que vous aurez des rapports sexuels ».

En généralisant les résultats de l’étude, les chercheurs ont découvert que dans une situation correspondant au deuxième message ci-dessus, alors que seulement 20 % des doses de PrEP seraient réellement nécessaires, dans 3,8 % des cas, les rapports sexuels ne seraient pas couverts par la PrEP pour n’avoir pas été anticipés.

Commentaire : À la CROI, nous espérons en découvrir plus sur au moins quelques comportements vis-à-vis de la PrEP chez des participants à l’étude IPERGAY (bien que cela soit difficile à analyser en pratique). Les résultats d’une autre étude appelée ADAPT (HPTN 067) qui examine l’efficacité de deux PrEP intermittentes devraient eux aussi être présentés prochainement.

La méthode de prévention du VIH la plus efficace pour les adolescentes en Afrique ? Gardez les à l’école.

Une étude conduite dans la Province de Rakai, en Ouganda, a révélé que 71 % de la division par 8 de l’incidence du VIH chez les jeunes femmes âgées de 15 à 19 ans sont la conséquence de leur vie sexuelle plus tardive que la moyenne – un phénomène que les chercheurs attribuent totalement au nombre croissant de jeunes femmes scolarisées. Les autres 29 % de la baisse de l’incidence s’expliquent par la diminution des infections parmi les jeunes femmes ayant déjà des rapports sexuels.

Une analyse antérieure avait montré que si la fréquentation de l’école par les jeunes femmes était évaluée en tant que méthode de prévention, son efficacité s’élèverait à 78 %.

Ces résultats sont particulièrement importants. En Afrique, l’incidence et la prévalence du VIH chez les adolescentes sont généralement bien plus élevées que chez les adolescents, et si ces années de pics d’incidence pouvaient être retardées, le taux général d’infection à VIH dans la population pourrait diminuer. 

La proportion de filles âgées de 15 à 19 ans allant à l’école est passée de 26 % à 59 % entre 1999 et 2011, et pendant la même période, l’incidence annuelle du VIH est passée de 1,7 % à 0,2 % dans cette tranche d’âge. Parallèlement, la proportion d’adolescentes ayant déjà eu des rapports sexuels a diminué, passant de 76 % à 50 %.

Il convient de noter que bien que la fréquentation de l’école et l’âge au premier rapport sexuel aient également augmenté chez les garçons, c’est seulement parmi les filles que les diminutions de l’incidence du VIH sont constatées : pour l’essentiel, l’éducation a éliminé l’écart entre les âges auxquels filles et garçons contractaient le VIH, de sorte que pour les deux sexes, le pic d’incidence du VIH survient à la vingtaine.

Commentaire : L’étude confirme ce que l’on supposait depuis longtemps. Les faits constatés ne semblent pas résulter d’une meilleure éducation sexuelle ni de l’usage du préservatif ; il est en revanche plus probable que la scolarité ait rendu les jeunes femmes suffisamment autonomes pour pouvoir refuser des rapports sexuels et négocier les risques sexuels lorsqu’elles s’y sentent exposées. Une étude qualitative récente conduite dans le Rakai a révélé que, comparativement aux jeunes qui restaient séronégatifs au VIH, ceux qui contractaient le virus avaient « des relations marquées par une moins bonne communication sur le VIH, plus de soupçons et moins de confiance, et des réseaux sexuels plus vastes et plus transitoires ». L’augmentation de la scolarité chez les adolescents des deux sexes a pour cause principale la décision du gouvernement ougandais en 2007 de supprimer les frais de scolarité et d’introduire l’éducation secondaire universelle, comme il l’avait fait pour l’éducation primaire dix années auparavant.

Autres titres récents d’actualité

Abus de substances et problèmes sociaux sont des facteurs prédictifs de l’infection à VIH chez les hommes gays

Les hommes gays américains rapportant qu’ils sont atteints de dépression, qu’ils ont subi des abus sexuels dans leur enfance, qu’ils consomment des stimulants, d’autres substances et de grandes quantités d’alcool ont neuf fois plus de risques de contracter le VIH que les hommes qui ne sont confrontés à aucun de ces problèmes. Telles sont les conclusions d’une étude de grande ampleur qui a été  conduite pendant plus de quatre ans. L’étude EXPLORE – la même que nous évoquons ci-dessus à propos de l’efficacité des préservatifs – a rapproché l’acquisition du VIH des déclarations des patients concernant la dépression, les abus sexuels dans l’enfance, la consommation de drogues récréatives, le poly-usage de drogues et l’abus d’alcool. Elle a révélé que l’incidence du VIH était cinq fois plus élevée chez les hommes ayant rapporté trois de ces cinq problèmes, et neuf fois plus élevée lorsque les cinq problèmes étaient rapportés. Seuls 25 % des hommes n’ont rapporté aucun de ces problèmes.

Aucune nouvelle infection dans le programme PrEP américain

Aucune nouvelle infection ne s’est produite parmi ceux des 500 usagers du Kaiser Permanente (système intégré de prestation de soins de santé) à San Francisco qui utilisent la prophylaxie pré-exposition (PrEP). Cependant, l’usage du préservatif semble diminuer au sein d’un sous-groupe d’hommes gays, selon une petite enquête présentée en décembre dernier. Parmi les 90 hommes ayant jusqu’ici répondu à une enquête comportementale – un groupe qui, d’une manière générale, pourrait ne pas être représentatif des usagers de la PrEP dans le programme Kaiser – 50 % ont déclaré n’avoir pas changé leur usage du préservatif, 45 % qu’il avait diminué et 5 % qu’il avait augmenté depuis qu’ils utilisaient la PrEP. « La PrEP est fournie dans le but de prévenir les infections par le VIH et nous constatons que cela se vérifie » a déclaré Bradley Hare, Directeur du programme de soins et de prévention du VIH de Kaiser à San Francisco. « Nous ne savons pas si [l’usage du préservatif] est passé de 100 % à zéro, ou de 50 % à 40 %, » a-t-il ajouté. « [Mais] avec la protection supplémentaire offerte par la PrEP, certains pourraient avoir décidé de renoncer aux préservatifs. »

Les recommandations américaines sur la prévention auprès des personnes vivant avec le VIH soulignent l’intérêt de la participation aux soins, au traitement et aux facteurs sociaux

Les Centres américains de Prévention et de Contrôle des Maladies (CDC) ont publié de nouvelles recommandations sur la prévention du VIH ciblant les personnes qui vivent avec le VIH. Leur dernière publication sur ce sujet, parfois appelé « Prévention avec les séropositifs » remontait à 2003 et se concentrait principalement sur la manière d’encourager l’usage du préservatif et d’aider les PVVIH à éviter les comportements à risque. Les nouvelles recommandations – 240 pages, dix fois plus qu’en 2003 – prennent mieux en compte les facteurs sociaux et structurels ainsi que l’impact très important des antirétroviraux sur la transmission du VIH. Par exemple, une personne pourrait avoir besoin de soutien parce qu’elle est pauvre, atteinte de troubles mentaux, consommatrice de drogues ou résidente d’un logement instable pour pouvoir participer pleinement à sa propre prise en charge médicale et adhérer à un traitement, commentent les CDC.

Le choix de la rédaction parmi la presse

La Russie pourrait connaître une pénurie d’antirétroviraux en 2015

De EATG

La Russie pourrait être confrontée à une pénurie de médicaments anti-VIH en 2015. Vadim Pokrovsky, le responsable du Centre fédéral de recherche et de méthodologie pour la prévention et le contrôle du sida, a récemment déclaré que cette pénurie pourrait résulter des grandes difficultés actuelles de l’économie du pays et de la dévaluation du rouble. Cette année, le Ministère de la Santé prévoit de consacrer environ 22.6 milliards de roubles (500 millions de dollars US) à l‘achat de nouveaux médicaments contre le VIH. Mais selon l’estimation de certains analystes, ces fonds seront insuffisants pour compenser la pénurie grandissante d’antirétroviraux sur le marché domestique.

Des activistes européens s’engagent dans la prévention biomédicale

De AVAC

Du 22 au 25 janvier 2015, s’est déroulé un atelier sans précédent qui était co-organisé par l’EATG (European AIDS Treatment Group) et AVAC, et intitulé : Nouveaux développements dans la prévention du VIH. Au-delà d’une réactualisation très complète de l’information sur les produits en développement dans le paysage de la prévention, les participants ont échangé sur la manière d’anticiper les premiers résultats des essais sur la PrEP par voie orale et sur leurs implications pour l’accès à la PrEP en Europe. Rendez-vous sur EATG/AVAC Tumblr pour accéder aux présentations et aux photos de l’atelier. Cet atelier a été coordonné par Gus Cairns, de NAM.

Le VIH se propage en Europe de l’Est à la faveur de la crise économique

De EU Observer

Le VIH se propage à une vitesse dangereuse dans les nations autour de la mer Noire, avec un nombre record de 100 000 nouveaux cas par an. Les « points chauds » de cette propagation sont l’Ukraine et la Russie – deux pays en pleine crise économique et en plein conflit armé, des facteurs connus pour entraîner une plus forte poussée du virus.

Crimée : les usagers de drogues ukrainiens meurent à cause de l’interdiction des traitements de substitution, déclare l’ONU

De The Guardian

Selon un haut responsable de l’ONU, près d’une centaine de consommateurs de drogues injectables ukrainiens vivant en Crimée seraient décédés depuis l’annexion de la péninsule par la Russie. Ces décès seraient des conséquences de l’interdiction, en vigueur en Russie, des traitements substitutifs dont les consommateurs de drogues bénéficiaient jusqu’alors grâce aux autorités ukrainiennes.

Chine : augmentation sensible des cas de VIH en 2014

De Financial Times (inscription gratuite exigée)

La Chine a rapporté une augmentation sensible des nouveaux cas d’infection à VIH l’an dernier et souligné l’incidence accrue de la maladie parmi les plus âgés et les jeunes étudiants. Les médias officiels évoquent une augmentation de 15 % du nombre d’individus diagnostiqués séropositifs au VIH l’an dernier, comparativement à l’année précédente, avec 100,000 personnes récemment infectées en 2014.

Une molécule à durée d’action prolongée protège les singes de l’infection par un virus proche du VIH

De Université Rockefeller

Deux nouvelles études récemment publiées dans Science Translational Medicine, dont l’une a été conduite par des chercheurs du Centre Aaron Diamond de recherche sur le sida (ADARC) et de l’Université Rockefeller, démontrent que des injections de cabotégravir, molécule anti-VIH à durée d’action prolongée, ont un effet protecteur puissant contre la transmission par voie vaginale d’un virus proche du VIH chez le singe. Aidsmap a déjà rapporté sur cette étude l’an dernier. Une recherche sur l’homme est actuellement en cours.